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Pendant les visites prénatales : je ne veux pas d’épisiotomie…
Pendant l’accouchement : je ne veux pas d’épisiotomie…
J’aurais du l’écrire… car soudainement j’ai entendu « je coupe ! »
Selon l’avis de sages-femmes, de gynécologues, de médecins et de la litterature scientifique que j’ai consulté par la suite, cet acte n’avait aucune justification médicale dans mon cas.
Le protocole d’accouchement dans cette maternité ne permet pas aux sages-femmes d’agir autrement qu’en le suivant à la lettre. Le protocole d’accouchement dans cette maternité ne permet pas aux sages-femmes d’écouter les parturientes te de les respecter.
Dans cette maternité aucune valeur n’est accordée à la parole de la parturiente, aucune confiance n’est faite aux femmes et à leur corps.Remarque :
Dans la maternité où j’ai accouchée l’épisiotomie est systématique pour les 1° enfants mais pas pour les seconds. Pourquoi ? Je me demande dans quelle mesure elle ne correspond pas à un rite de passage, une prise de pouvoir du corps médical sur les femmes, un moyen de s’assurer qu’elles sont bien dominées.
Donc les femmes subissent les conséquences de gestes qu’elles refusent et qu’on leur a imposé.
On se moque de leur choix. Or justement ceux qui imposent ces choix n’ont pas à en assumer les conséquences.
Les conséquences d’une épisiotomie ? Pendant les 9 mois de grossesse on nous serine que ce n’est qu’une petite incision qui guérit en 5 jours.
Ce que l’on ne dit pas c’est qu’une épisiotomie est très douloureuse. Qu’une épisiotomie rigidifie le périné. Qu’une épisiotomie équivaut à une déchirure grave. Qu’une épisiotomie n’empèche pas les déchirures. Qu’une épisiotomie cicatrise beaucoup plus difficilement qu’une déchirure… Et qu’au bout de trois mois 30% des femmes qui en ont subie une se plaignent de douleurs.
Pour moi l’épisiotomie à entrainé des fatigues supplémentaires après l’accouchement. Mon périné est défiguré. La cicatrice est indurée. Celle-ci m’a fait souffrir et m’a interdit tout rapports sexuels avec mon mari pendant 7 mois. Deux rééducations périnéales couplées à des massages et de l’electrostimulation m’ont enfin permis de retrouver un périné non douloureux.
Mais en tout il m’aura fallu 21 mois et de nombreuses démarches pour retrouver des sensations satisfaisantes. Et mes sensations sont différentes aujourd’hui. Elles le seront à vie.
Lors de cet accouchement j’ai été bléssée à deux niveaux : dans mon corps et dans mon humanité.
La blessure physique m’a imposé des douleurs physiques.
La blessure psychologique n’est pas due seulement à l’épisiotomie mais surtout au non-respect que j’ai rencontré dans cette maternité.
Imposer un acte médical est proscrit par la loi. Moi je l’assimile à un viol, surtout quand ensuite il altère votre intégrité physique et vous bousille votre vie sexuelle.
Mon fils à aujourd’hui deux ans. Je viens de passer deux ans de douleurs psychologiques et de déprime.
Aujourd’hui je m’en veux de m’être faite prendre au piège. Je dois dire à ma décharge que ce piège est très difficile à éviter, voire impossible dès que l’on a posé le pied dans l’enceinte de la maternité. Peut-être qu’un jour j’arriverais à me pardonner ceci. Mais le chemin est encore long.
Ce jour qui, selon la formule consacrée aurait du être « le plus beau jour de ma vie » s’est révélé être un cauchemard qui me hante encore.
Cet accouchement, où le non-respect à prédominé, a faillit me poser des troubles graves de l’attachement avec mon fils. Soudain au bout de 24h j’ai réalisé que j’avais un enfant. Ce blanc entre la naissance et cette prise de contact m’a effrayée. Et j’ai mis du temps à redevenir fusionnelle avec lui, ce dont il avait vraiment besoin à ce moment là. L’allaitement m’y a enormément aidé. Le lien s’est rompu pendant la naissance et il à été difficile à réparer.
Maintenant je n’ai plus aucune confiance dans le corps médical. Or ils se plaignent aujourd’hui, et probablement à juste titre de problemes de respect avec les patients. Mais peut-être que la cause est aussi à rechercher dans leur pratiques…
Regarder des vidéos d’accouchement ne m’avais jamais posé aucun probleme, l’accouchement ne me faisait pas peur… jusqu’à la naissance de mon fils. Je ne peux plus regarder de tels films, je me sens mal.
Je n’ai toujours pas peur de l’accouchement, par contre j’ai très peur de ce que le corps médical peut me faire et m’imposer.
Ma réaction à mon état de déprime à été de comprendre ce qu’est réellement un accouchement. Savoir comment les choses se passent en réalité si la femme, son enfant et son corps sont respectés, m’a permis de faire du chemin, de savoir ce que je veux et ne veux pas pour mon prochain accouchement (dans 5 mois).
Cette « petite coupure » m’a permis de faire un chemin qui se révèle positif au final.
Mais que de souffrances vécues et à venir (car je n’ai pas tout réglé vis-à-vis de mon premier accouchement) pour en arriver là !
Pourquoi ?
Médicalement scientifiquement et humainement les épisiotomies sont totalement injustifiées. Les femmes de plus n’en veulent pas (et beaucoup sont terrorisées à cette simple idée). Légalement il est interdit d’imposer à qui que ce soit un acte médical qu’il refuse.
Alors je n’ai qu’une attente : que les femmes soient enfin écoutées et respectées.
Merci de m’avoir lue.
Perrine
Octobre 2005
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