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Ecrit par Karine 25-10-2005

Ma petite fille n’avait qu’une chance infime de vivre… Ils le savaient tous mais l’ac­couche­ment a tout de même duré près de 17 heures… Césarienne ? Pas césari­enne ! Salle d’op ! Retour salle de tra­vail ! Associée à la grande douleur morale la douleur physique. C’était presque comme un demi-tour du bébé qui ne voulait plus sor­tir ou un blocage de ma part pour garder le bébé en mon sein !

Ils déci­dent finale­ment l’u­til­i­sa­tion des for­ceps. Il y a urgence : ils incisent sans me deman­der mon avis ! La seule chose que je vois est le vis­age livide de mon mari, qui se décom­pose au fur et à mesure des gestes du praticien !

Des mois plus tard, il m’a décrit sa vision de l’acte… Les mains gigan­tesques du médecin intro­duites entière­ment ain­si que les for­ceps… Mes chairs déchirées suite à l’épi­siotomie, et ce jusqu’à l’anus. J’ai donc été recousue du col de l’utérus jusqu’à l’anus. Pour l’in­térieur, j’ai eu droit à des fils se résor­bant tout seuls. Par con­tre, pour l’ex­térieur, à du vrai fil de pêche ! Il fal­lait que ça tienne m’a-t’on répondu !

Quand j’al­lais voir ma fille en réan­i­ma­tion, je ne tenais pas sur mes jambes, j’é­tais faible… Mais le “sum­mum ” était que je ne pou­vais même pas m’asseoir ! Personne ne m’avait par­lé de bouée ou de coussin spé­cial… J’étais totale­ment dému­nie face à cette douleur physique qui venait aggraver mon état de douleur moral ! Ma fille n’al­lait pas bien, moi non plus…

On m’a lais­sée sor­tir au bout de 5 jours… En n’omet­tant pas de me faire souf­frir une énième fois lors de l’en­lève­ment des fils… J’en pleu­rais de douleur…

Le lende­main, mon petit ange s’est envolé… Je ne savais plus où j’é­tais… Ma mère s’oc­cu­pait de moi en me faisant les soins qu’une sage-femme aurait dû faire…

Au bout d’un mois, j’avais tou­jours aus­si mal… Je n’o­sais y touch­er car je sen­tais une boule très dure. J’ai essayé d’avoir un rendez-vous chez la gyné­co­logue en urgence : pas de place avant 3 mois. J’ai essayé d’ex­pli­quer la sit­u­a­tion, mon état… Je n’y arrivais pas ; je me met­tais à pleurer…

Finalement, mon médecin général­iste est venu, appelé par mon mari. Il m’a exam­inée et a diag­nos­tiqué un abcès et grosse infec­tion. Il m’a pre­scrit tout ce qu’il fal­lait, sans oubli­er quelques crèmes et lotions à utilis­er après le traitement.

Mais je peux vous garan­tir que mon périnée a mis un temps fou à revenir à la nor­male ! Une fois l’abcès résor­bé, j’avais l’im­pres­sion d’avoir une boule de cuir ! C’était la cica­trice de l’abcès ! Longtemps longtemps j’ai eu mal et mon périnée était dur…

Pour la nais­sance de mon deux­ième enfant, j’ai eu la chance d’avoir une sage-femme en OR ! Elle était adorable et a tout fait pour que je n’aie à subir aucune épi­siotomie. Elle me par­lait sans arrêt d’une voix douce et mélodieuse au cours des poussées… “Non, non, ma p’tite dame… On ne pousse plus ! Tout en douceur… Regardez, sa tête est là ! Ca y est ! “. Et je n’ai eu ni déchirure ni épi­sio (ou plutôt : ni épi­sio — ni déchirure s’en­suiv­ant !). 3 Heures après, j’é­tais debout dans la cham­bre en direc­tion de la douche ! Presque comme si de rien n’était !

Mon troisième enfant est né par césari­enne non pro­gram­mée. Donc for­cé­ment, pas de petite cica­trice mal placée…

Mon qua­trième petit bout est né tout à fait nor­male­ment, par voie basse, sans anesthésie péridu­rale, sans épi­sio, sans déchirure. On m’a juste mis 2 p’tits fils car il y avait un léger oedème et dis­ten­sion des chairs… Mais tout s’est très bien passé !

En con­clu­sion, j’ai énor­mé­ment souf­fert à l’oc­ca­sion de la nais­sance de mon pre­mier enfant… souf­frances mul­ti­ples dues à dif­férentes caus­es, mais souf­france physique dif­fi­cile à sup­port­er… Ne pas souf­frir physique­ment aurait peut être accéléré ma guéri­son morale…